Sur une commande de la Fondazione Nazionale della Danza/Aterballetto, et en collaboration avec le Ballet Preljocaj, Angelin Preljocaj souhaite explorer un thème majeur de notre société, avec la sensibilité de chacun : la transformation du corps au travers du temps et de notre vieillissement.
À 70 ans passés, que peut, que veut le corps, de quelle façon peut-il s’affranchir de son âge ? Avec une création d’Angelin Preljocaj et une de Rachid Ouramdane, directeur de Chaillot–Théâtre national de la Danse, la soirée risque de changer notre regard sur les seniors, encore vigoureux et avides d’expériences.
Chaque année à date fixe, notre anniversaire ajoute une unité au compteur de notre existence. Mais qu’est-ce que l’âge d’un corps ? Est-ce l’âge biologique ou l’âge lié à la pratique de son activité ? L’âge que les autres lui donnent ou encore l’âge que l’être dans ce corps ressent ? Cette question, j’ai voulu la partager avec des personnes qui ont eu le privilège, et d’une certaine manière la chance, de traverser plusieurs âges de la vie. Dans ce projet, les huit interprètes âgés de 67 à 80 ans tentent de répondre, et ils pourraient
bien faire écho à la phrase de Spinoza « l’âme est une pensée du corps »...
Quelle pensée génèrent ces corps ? Comment peuvent ils nous éloigner des idées reçues, comment élaborer une écriture chorégraphique spécifique et tenter ainsi d’approcher les limites de ces corps vieillissants ?… et s’amuser surtout avec eux, comme à une fête d’anniversaire qui prendrait la forme d’un exorcisme nous emportant dans les interstices du temps d’une vie humaine.