« Casanova, une radiographie du désir...
Jacques Casanova de Seingalt fut, comme chacun sait un vireur impénitent, inlassable amoureux des femmes et du plaisir, un « pourceau d'Epicure » aurait dit Sgnanarelle. Mais là où Don Juan pratique vis à vis de ses proies une stratégie de la terre brûlée, Casanova apparaît comme une sorte de galant jardinier du corps, un éveilleur de sens. Ce personnage polymorphe cristallise aussi, en lui, les préoccupations essentielles de l'être humain: le désir, le sexe, le pouvoir; un sens profond du temps qui passe ? Coutumier des contaminations vénériennes, il a du vivre avec une conscience accrue de la maladie, de la vieillesse et de la mort.
Ce ballet s'attache à être au plus près des humeurs (au sens biologique) de Casanova, et ne cherche pas à apporter une illustration de sa biographie. Il ne propose pas davantage une incarnation du séducteur vénitien, aucun interprète n'endossant le rôle-titre.
Le spectacle se présente comme une traversée anatomique d'un personnage emblématique de la sensualité : s'éloignant de la notion traditionnelle du « portrait », c'est plutôt un « écorché » de Casanova qui nous est donné à voir.
Sous la peau, nous sommes derrière les apparences, loin de Venise et du carnaval. »