« Lorsqu’il n’y aura plus rien
Lorsqu’il ne restera plus que le désert, le sable, et le vent
Lorsqu’on aura défroqué le monde
Soigneusement rasé la pilosité terrestre
Quand la vallée nue comme un ventre
Sera fendue par le soleil de midi et la gelée de minuit
Quand la Nature aura perdu sa nature
Que la terre comme une boule de cuir
Tannée, usée, séchant au fil du temps
Sera le dernier territoire des cavaliers
Les hommes debout entre chien et dieu
N’auront de cesse de trouver l’air qui leur manque
Et leurs poumons sauront trier le sable
Inévitablement mêlé à l’air brûlant
L’eau sera l’or, l’or sera la boue
Et les cavaliers aux chevaux morts
Péripatéticiens fatals aux rêves de galops
Seront des derniers à penser le monde
Il ne leur restera alors qu’à tout réinventer
Grâce au vide, au silence, au désert
Et profiter de cette nudité extrême
Pour se coucher au sol contre la peau du monde »