« Elle se sentait extraordinairement vide, les mains vides, le ventre vide, le crâne vide, dans cet état de vacuité absolue, enchantée et pessimiste, que l'on éprouve lorsque l'on a fini quelque chose d'important, de déterminant.
Cet état qu'évoque Joseph Delteil à propos de Jeanne d'Arc, c'est souvent celui que l'on éprouve en sortant de scène. Quand on est encore dans la vibration du spectacle - un moment blanc. C’est cette disposition particulière qui m'intéresse, et la gestuelle qui en découle. Ce moment si dense, qu'il se vide et devient le réceptacle de phénomènes proches des sphères du sacré. Elles seront sept, sept pour essayer de danser sur les terrains de l'illumination, sept femmes en état de réceptivité extrême et absolue.
De Jeanne d'Arc, on disait aussi qu'elle était le point de convergence de nombreux symboles : la virginité, la guerre, la purification, la sainteté, le renoncement de soi. Ces figures sont parfois contradictoires, pourtant j'aimerais trouver une écriture de leur convergence, qui m'aide à donner à cette armée de femmes, le sens et les raisons d'une exaltation contenue. »
LA PRESSE EN PARLE
« Elles sont sept danseuses, toutes susceptibles de nous restituer la fougue contenue et superbe de la pucelle: baraquée, fluette, fragile ou mutine et ronde. Une et divisible à la fois, Jeanne devant nous vibre de toutes ses hésitations mystiques. »
Les saisons de la danse
« Angelin Preljocaj travaille sur la forme, il accumule les stéréotypes, les attitudes qu’ont pu inspirer les notions de Jeanne d’Arc sainte, pucelle, guerrière. »
Le Monde
« Particulièrement soigné, Hallali Romée bénéficie d’une musique originale de Michel Decoust – sèche et saccadée dans les intermèdes, douce et liée pendant la danse (…) et d’un très beau décor d’Annick Goncalves, piles et arches brisées surréalistes à la Dali, superbement mis en valeur par les éclairages de Jacques Chatelet.»
Le Figaro