« La brûlure qu’elle me causa parcourut mon corps comme une onde électrique.
Je ne comprenais pas, j’étais dans l’eau, mes mouvements étaient fluides, lisses comme du verre poli. L’élément liquide semblait accepter mon corps enchâssé librement dans sa structure aqueuse, lorsque la piqûre rétracta mes muscles. Sur le ventre, elle était venue du tréfonds de l’eau, poser son baiser brûlant contre mon ventre qui s’absorbait lui-même dans un mouvement de vrille, intérieur et douloureux.
Juste avant, la nage semblait sceller les noces secrètes entre l’eau et la chair.
La méduse s’était interposée comme pour témoigner du mensonge, de l’imposture, elle venait insidieusement interrompre un mouvement continu et paisible, comme pour signaler qu’il existe autre chose, d’autres lieux, d’autres mystères. En effet !
Je l’aperçus, elle chaloupait tranquillement à mi-hauteur puis disparut subtilement comme happée par l’abîme.
Je m’éloignais, sortis de l’eau, je me séchais.
Hagard, je quittais la plage, parcouru d’étranges sensations. Il me sembla que cette rencontre avec cette créature gélatineuse au mouvement souverain dont la robe en corolle ondoyait doucement, n’était qu’une aventure fugitive et sans lendemain.
Certes, elle était belle, mais vraiment trop cruelle ; d’ailleurs, pensais-je, aussi brûlants que soient leurs baisers, personne n’épouse les méduses... »
LA PRESSE EN PARLE
« Le plus intéressant de cette création est là : dans l’effet télé sur le corps, la pensée … »
Le Monde
« On retrouve dans la chorégraphie tout Preljocaj (classique, baroque, théâtral, et même un brin hip-hop). Certaines sont superbes. »
Libération
« Angelin Preljocaj invente un nouveau type de mise en abîme : l’émission de télé dans le ballet. Une émission qui contient de superbes moments de danse, de savoureuses tranches de vie et de franche rigolade. »
Le Figaro
« La chorégraphie d ‘Angelin Preljocaj porte un regard acerbe, drolatique, corrosif, parfois hilarant sur notre monde moderne … On reste sidéré par l’inventivité, la richesse créative de cette danse. »
Ouest France