« Dans une improbable Vérone, non pas futuriste mais fictive, passablement délabrée, abritant une classe favorisée et dirigeante (la famille de Juliette) et une population misérable et exploitée (celle de Roméo), la rencontre des amants est proscrite et hors la loi ; la milice omniprésente et musclée, chargée par la famille de Juliette de contrôler l’ordre social, n’est pas seulement l’image shakespearienne de la fatalité, c’est aussi l’emprise effective du pouvoir sur une des libertés essentielles de l’individu : celle d’aimer.
Roméo et Juliette, même s’ils se soumettent parfois, refusent chacun la façon de vivre qui est imposée dans leurs classes sociales, classes fermées à toute communication comme le dicte la milice des consciences, d’où le scandale de cet amour. Tous deux voudraient être ailleurs, chacun aspire à ce qu’a l’autre. Le choc passionnel va leur permettre de sauter le pas, d’oser échapper au sort qu’on leur avait tracé. »