Après une résidence au Pavillon Noir, Oona Doherty présente sa nouvelle création : un ballet moderne qui se dérègle brutalement, pour exprimer l’aspiration à la vie. La douleur y est source d’espérance, de beauté et d’empathie.
Douze danseurs dans un ballet moderne, un travail à partir du Concerto n°2 pour piano de Sergueï Rachmaninov, œuvre de crise psychique et de rédemption. Contrairement à ses habitudes, Oona Doherty se confronte ici au monde classique et à une œuvre qui recèle beauté lyrique, quête de sérénité, évocations archaïques. Mais Doherty reste une rebelle. Elle défie donc l’unisson et le ballet classique en le confrontant aux troubles de notre époque dont elle interroge autant l’individualisme que les doctrines économiques, idéologies politiques ou fanatismes religieux qui sabordent notre besoin de vie et d’amour. La chorégraphie implose, la musique du compositeur anglais Jamie XX devient abstraite. La nuit tombe. Les danseurs voudraient se relever mais ils revivent leur chute, encore et encore. Dans la quasi-obscurité, leur corps ne sont plus vêtus que de bleu qui au début semblait être leur sang.
Les créations d’Oona Doherty sont engagées et combatives. Partie des quartiers de Belfast, la chorégraphe à l’attitude rebelle s’est imposée par sa force naturelle et ses pièces sans fard, nourries des réalités de la rue. D’où une conscience politique aigüe qui élargit sa palette d’expression de pièce en pièce.
LA PRESSE EN PARLE
« La jeune chorégraphe d’Irlande du Nord fascine par sa manière rageuse et pop d’incarner les corps laissés-pour-compte de son pays. »
Libération