Miguel Nosibor

Né à Marseille en 1967, Miguel Nosibor a grandi dans les quartiers d’Aubagne. Il fait partie de cette première génération de danseurs hip hop en France, très marqué par les messages d’Afrika Bambaataa et de Sidney. Sa soif d’apprendre l’a mené à tous les styles de danse : contemporaine, capoeira, africaine, modern’jazz. Il crée son premier solo en 1994. Entre 1995 et 2005, il est interprète pour Joëlle Driguez, Norma Claire et Patrick Servius, avec lequel il collaborera pendant plus de 12 ans. Il est également repéré pour ses qualités de pédagogue et devient formateur permanent en hip hop. Il développe, entre 2000 et 2006, des projets artistiques à Aubagne et en Guyane en direction des jeunes des quartiers. Il fonde en 2007 sa propre compagnie, En Phase.

Avec un solo, étrangement - ou habilement - intitulé, Temps d’arrêt, c’est le retour sur la scène, et en toute première ligne, de Miguel Nosibor, figure historique du hip hop, longtemps associée à Patrick Servius, danseur au sol autant que danseur debout, interprète, formateur et chorégraphe. Miguel Nosibor appartient à la première génération des danseurs et chorégraphes du mouvement hip hop. Il fait partie des pionniers, ceux qui ont été marqués par le message philosophique d’Afrika Bambaataa (fondateur de Zulu Nation), à l’origine de ce mouvement artistique né à New York (Bronx) en même temps - on l’oublie trop souvent - que la globalisation et l’explosion des industries culturelles. Autre influence tout aussi importante, également revendiquée par Nosibor, celle de l’animateur multi-cartes Sidney et de sa cultissime émission hebdomadaire sur TF1 (Hip Hop, 1984), devenue quasiment - ça aussi, on l’a oublié - la toute première université populaire virtuelle entièrement consacrée à la danse. Mais, depuis la ferveur de ses commencements, à laquelle Nosibor demeure légitimement attaché, plus de quinze ans se seront écoulés, durant lesquels le mouvement hip hop s’est considérablement transformé, non sans prendre le risque, toujours le même en réalité, celui de perdre sa singularité de mouvement artistique venu des classes populaires. Alors, pour toutes ces raisons et sans doute pour beaucoup d’autres, le temps est venu justement pour Miguel Nosibor de ce Temps d’arrêt, de cette remarquable position de retrait ou de surplomb qu’autorise le solo, pour, explique-t-il, « interroger sa mémoire et son identité, à partir d’un langage du corps. »


Miguel Nosibor a présenté sa création, Temps d'arrêt, du 04 au 09 novembre 2009 au Théâtre du Pavillon Noir.