Entrez dans le studio pour découvrir la création en cours de Border Dance, une pièce qui interroge l’altérité de ce qui fait danse au croisement entre la danse contemporaine, les rituels gnawa et la culture flamenca.
Taoufiq Izeddiou explore, à travers sa création Border Dance, le passage du geste ordinaire au geste dansé, en basant sa recherche chorégraphique sur la transe. Depuis longtemps, il s'intéresse à cette pratique, qu’il souhaite enrichir avec des apports culturels et gestuels du flamenco et de la transe d’origine gnawa, en s’appuyant sur des axes communs tels que la pulsation, la répétition, ainsi que l’alternance entre collectif et individu. Le chorégraphe souligne ainsi la richesse des traversées culturelles et géographiques du flamenco, venu d’Inde, d’Afrique, du Maghreb et d’Espagne, et établit un parallèle avec le parcours singulier de chaque individu, dont le vécu influence la manière de danser. À chaque nouvelle représentation, une douzaine de danseurs amateurs issus du territoire concerné rejoindront la troupe professionnelle pour créer une version unique du spectacle. Ces personnes apporteront sur scène leurs histoires, leurs bagages, leurs gestes. L’objectif est de refléter une société diverse, d’interroger ce qui fait la danse, et de faire émerger, dans l’épuisement de la transe, la vérité de chaque corps.
Compagnie Anania Danses
Chorégraphie Taoufiq Izeddiou
Avec Juliette Bouissou, Chourouk El Mahati, Taoufiq Izeddiou, Mohamed Lamqayssi, Hassan Oumzili et 10 à 12 danseurs amateurs.
Portrait Taoufiq Izeddiou © Fouad Nafili
Photo Pavillon Noir © Jean-Claude Carbonne
Taoufiq Izeddiou, né à Marrakech, se découvre une passion pour la danse contemporaine au fil d’une formation qu’il qualifie lui-même de sauvage. La rencontre de Bernardo Montet, directeur du Centre Chorégraphique National de Tours, lui ouvre la scène professionnelle en 1997. En 2002, l’interprétation du solo Danse Nord de Susan Buirge, transmis par Bernardo Montet, le place sur la carte du monde chorégraphique. En 2003, le succès de sa pièce Fina K’enti l’incite à fonder Anania Danses, première compagnie de danse contemporaine au Maroc. En 2005, il crée le festival « On marche à Marrakech » qu’il dirige depuis. Pédagogue, il met en place en 2003 la première formation en danse du Maroc : Al-Mokhtabar (le Laboratoire). Taoufiq Izeddiou implante par la suite sa compagnie en France et poursuit son travail à partir de 2008 avec entre autres : Botero en Orient, Border Line et Hmadcha. En 2019, il est nommé Chevalier des Arts et des Lettres. Il est également artiste associé de 2023 à 2026 à VIADANSE, Centre Chorégraphique National de Bourgogne Franche-Comté à Belfort et artiste associé à l’école Sciences Po Aix-en-Provence pour la saison 2024-2025. Il est par ailleurs artiste complice du Théâtre Gascogne à Mont-de-Marsan de 2025 à 2027.