Ce que j'appelle oubli de Laurent Mauvignier
2011, 64 pages, Éditions de Minuit
« Quand il est entré dans le supermarché, il s'est dirigé vers les bières. Il a ouvert une canette et l'a bue. À quoi a-t-il pensé en étanchant sa soif, à qui, je ne le sais pas. Ce dont je suis certain, en revanche, c'est qu'entre le moment de son arrivée et celui où les vigiles l'ont arrêté, personne n'aurait imaginé qu'il n'en sortirait pas. »
Cette fiction est librement inspirée d'un fait divers, survenu à Lyon, en décembre 2009.
« J’ai découvert Ce que j’appelle oubli de Laurent Mauvignier dès sa sortie aux Éditions de Minuit. La forme même du texte immédiatement m’a passionnée. C’est une unique phrase, une longue phrase interminable qui imbrique le jeu des corps et la structure littéraire d’une façon radicale.
Cette matérialisation de la chair rend le texte très sensuel. Il est habité corporellement, avec des textures très diverses ; le corps agressif, vif, violent, le corps plus lascif, sensuel, malsain, amoureux…
Mais le corps chez Mauvignier est également politique. Plusieurs questions sont posées, une profonde réflexion sur l’exclusion, la marge, la société, le consumérisme, tout cela à travers le dialogue silencieux des corps.
J’ai pensé que la danse pouvait s’emparer du sujet, en mettant en perspective le récit, et en déployant une écriture chorégraphique qui lui serait spécifique.
Et puis évidemment il faudra faire entendre ce texte, extrêmement âpre, sans concession, dans son inexorabilité, dans sa beauté et dans son émotion. »
LA PRESSE EN PARLE
« Certaines scènes, superbes, restent en mémoire bien après le final. »
Les Echos
« Le texte est dit, les mots sont dansés. (…) Un spectacle saisissant et poignant comme un long cri. »
Madame Figaro
« « Longue phrase chorégraphique, du ressassement allant du détail aux ensembles, Ce que j’appelle oubli déporte la danse dans un univers inconnu. (…) Stupéfiant. »
Libération
« Sans s’attendrir sur le sujet ni jouer les moralistes, Angelin Preljocaj construit une chorégraphie qui fait bien plus que dénoncer la violence ordinaire de notre monde contemporain. »
Les Inrockuptibles
« Éblouissant pas-de-deux que celui du chorégraphe Angelin Preljocaj et de l’écrivain Laurent Mauvignier dans Ce que j’appelle oubli. Sur ce texte syncopé autour d’un fait divers terrifiant, Angelin Preljocaj essore les mots et les gestes pour faire surgir la férocité de l’humain. »
Le Monde