Émotion, beauté, virtuosité, la triade d’Angelin Preljocaj est à nouveau indissociable de sa dernière création où l’on retrouve son écriture tantôt affinée ou brutalisée et sa gestuelle tantôt compacte ou abstraite.
Imaginée pour l’immense plateau du Grand Théâtre de Provence comme pour l’espace de la Grande Halle de La Villette, la nouvelle création d’Angelin Preljocaj occupe une place particulière dans son corpus alternatif de pièces minimalistes et de pièces narratives. Il s’agit là d’une œuvre tribale écrite pour son Ballet, une danse de groupe qui relève le défi d’évoquer à la fois des choses intimes capables d’aller droit au cœur de tous les publics tout en étant lisibles par chacun. Car si pour le chorégraphe « la danse ne peut pas changer le monde, elle a au moins le pouvoir de toucher les êtres humains ». En dialogue avec l’histoire de la danse ou en écho à l’actualité, elle dit sa manière d’être au monde.
Figure de proue de la scène contemporaine depuis la création de sa compagnie en 1985, Angelin Preljocaj a chorégraphié près de 60 pièces et s’associe régulièrement à d’autres artistes : musiciens, designers, créateurs de mode, dessinateurs... Il alterne des projets abstraits et radicaux avec des ballets narratifs tels que Blanche Neige ou Le Lac des cygnes. Il réalise aussi des films et a récemment été élu à l’Académie des Beaux-Arts.