Angelin Preljocaj explore le mythe fondateur de celui qui deviendra Bouddha. Avec le compositeur Bruno Mantovani et le plasticien Claude Lévêque, il emmène le ballet de l'Opéra dans une fabuleuse aventure.
Siddharta me trottait dans la tête depuis plusieurs années. Pour un chorégraphe, c'est un thème assez magique parce qu'il pose des questions qui lient indissociablement le corps et l'esprit. Que peut un corps et que cherche l'esprit ? C'est exactement ce à quoi je me confronte dans mon travail. Ce qui me bouleverse et me passionne dans la danse, c'est de voir comment l'esprit prend le corps et comment le corps devient à son tour signe, esprit ou symbole. Et c'est à cela que se mesure Siddharta. Il est comblé par les plaisirs de la vie terrestre - ce que les Grecs nommaient épicurisme -, tout en éprouvant comme un manque. Cela le conduira au " samsara " au " nirvana ", où il apprendra à se détacher des plaisirs dyonisiaques pour rechercher une forme de sagesse philosophique. On retrouve cette démarche dans toutes les civilisations. Pour moi, la danse est au croisement de cette quête.