Avec CHRONIQUES, Biennale des Imaginaires Numériques
Deux compagnies suisses interrogent le point de vue du spectateur, entre voyeurisme et contemplation...
À travers le hublot d’une cabine, vous scrutez le spectacle en solitaire. Créatures à plumes, à paillettes et incarnations de songes… l’imaginaire cavale ! Les Delgado Fuchs se réapproprient le dispositif du peep show dans une dimension artistique fantasque et étrange.
Seize cabines individuelles, fermées par des rideaux et disposées en cercle, donnent sur la même arène. Au centre, plusieurs apparitions. On croit voir une soubrette-souris, une sorte de chenille géante, des paillettes et des plumes, tous supports de fantasme aussi farfelus que poétiques. En solitaire, le spectateur observe, de manière exclusive, et discerne ce qu’il veut de ces séquences troublantes. Car voit-on vraiment ce qui nous est montré ou projetons-nous notre univers fantasque dans ces corps en métamorphose ? Le collectif suisse interroge ici « le pouvoir de l’absence, du caché » et de « cet espace magique » qui se love derrière certains objets réels. Tout est question de regard et d’intimité. Avec une touche d’humour et de burlesque, les images qui s’offrent à nous dansent dans nos têtes comme de multiples interprétations possibles de notre fantasmagorie intérieure.
« Le caché est l’autre côté d’une présence. Le pouvoir de l’absence, si nous tentons de le décrire, nous ramène au pouvoir que détiennent, de façon inégale, certains objets réels : ils désignent, derrière eux, un espace magique; ils sont l’indice de quelque chose qu’ils ne sont pas. »
Le voile de Poppée de Jean Starobinski
Ce spectacle comporte des scènes de nudité. Jauge limitée.