Angelin Preljocaj
Angelin Preljocaj
Chorégraphe et directeur artistique du Ballet Preljocaj – Centre Chorégraphique National,
Angelin Preljocaj vit et travaille à Aix-en-Provence depuis 1996.
Né en 1957, de parents albanais émigrés en région parisienne, il étudie d’abord la danse classique, puis aborde la danse contemporaine avec Karin Waehner à la Schola Cantorum.
Après un séjour à New York, où il suit les cours de Merce Cunningham en 1980, il entre dans la compagnie de Quentin Rouillier à Caen, puis travaille au Centre National de Danse Contemporaine d’’Angers, alors dirigé par Viola Farber.
En 1982, il est engagé comme danseur par Dominique Bagouet, installé avec sa compagnie à Montpellier. Angelin Preljocaj y fait ses débuts de chorégraphe en créant, avec Michel Kelemenis, Aventures coloniales, un duo présenté avec succès au Festival de Montpellier en juillet 1984 et repris en septembre de la même année, pour l’inauguration du Théâtre Contemporain de la Danse.
En décembre 1984, Angelin Preljocaj vole de ses propres ailes et présente au concours de Bagnolet Marché Noir, qui obtient le prix du Ministère de la Culture.
La même année, il fonde avec Nicole Saïd la Compagnie Preljocaj qui s’installe à Champigny-sur-Marne et crée Larmes blanches et Peurs bleues en 1985, À nos héros en 1986 et Le Petit napperon bouge en 1987.
La même année, lauréat du prix de la « Villa Medicis hors les murs », Angelin Preljocaj part au Japon étudier le théâtre Nô. À son retour, il crée Hallali Romée pour le Festival d’Avignon, la Biennale nationale de danse du Val-de-Marne et le Théâtre de la Ville, puis Liqueurs de chair lors d’une résidence au CNDC d’Angers, pièce coproduite par le Théâtre de la Ville en 1988.
Pour la Biennale nationale de danse du Val-de-Marne, il présente en 1989 sa vision des Noces de Stravinsky et le duo Un trait d’’union.
En 1990, il crée Amer America pour la Biennale de la danse à Lyon puis réalise pour le Lyon Opéra Ballet une version B.D. futuriste, avec le concours d’Enki Bilal, du Roméo et Juliette de Prokofiev. Sa résidence au Théâtre National de la Danse et de l’Image (TNDI) à Châteauvallon débouche sur la création, en 1992, de La Peau du monde. Cette même année, il reçoit le « Grand Prix National de la Danse » décerné par le Ministère de la Culture. Avec sa compagnie, il est invité au Palais Garnier à présenter un Hommage aux Ballets Russes en 1993, composé de ses relectures de Parade, du Spectre de la rose et de Noces.
L’année suivante, il crée Le Parc à l’invitation de Brigitte Lefèvre pour le Ballet de l’Opéra national de Paris, sur des musiques de Mozart. En 1995, il chorégraphie Petit essai sur le temps qui passe, L’Anoure sur un livret inédit de Pascal Quignard et Annonciation. La même année, il crée L’Oiseau de feu pour le Ballet de Munich et reçoit le prix des « Benois de la danse » pour Le Parc au Bolchoï de Moscou.
Sa compagnie s’implante en 1996 à Aix-en-Provence où il monte une nouvelle version de Roméo et Juliette. La même année, plusieurs de ses pièces entrent au répertoire des prestigieux ballets de Monte-Carlo (Le Spectre de la rose), de Toscane en Italie (Liqueurs de chair) ou de l’Opéra national de Paris (Annonciation).
En 1997, coup double à New York : la compagnie se produit au Joyce Theatre (représentations d’’Annonciation, Le Spectre de la rose et Noces) et le chorégraphe est invité par Peter Martins, directeur du New York City Ballet, à créer une pièce pour ses danseurs, dans le cadre du « Diamond Project » : La Stravaganza. Il reçoit le « Bessie Award » pour Annonciation et les Victoires de la Musique pour Roméo et Juliette.
La même année, tandis qu’il crée Paysage après la bataille pour sa compagnie au Festival d’Avignon, le Ballet de Nancy remonte Larmes blanches et celui d’Helsinki, Le Spectre de la rose.
Officier des Arts et Lettres, Angelin Preljocaj est nommé Chevalier de la Légion d’honneur en 1998. Cette même année, il remonte Le Parc pour le Deutscher Oper de Berlin et crée Casanova pour le Ballet de l’Opéra national de Paris. Il présente Centaures, adaptation d’un duo de La Peau du monde, à la Maison des Arts de Créteil pour la Biennale nationale de danse du Val-de-Marne. Le Ballet municipal de Rio de Janeiro remonte Le Spectre de la rose.
En 1999, il crée Personne n’épouse les méduses au Festival d’Avignon et reçoit le Grand Prix international de Vidéodanse pour Le Parc. Le Ballet Gulbenkian de Lisbonne et le Finnish National Ballet remontent Noces.
En 2000, à l’heure du règne de la virtualité, des images de synthèse et de l’implosion de la danse, il crée Portraits in corpore, installation chorégraphique où s’établit un dialogue entre le corps des danseurs et leur image. Il poursuit cette démarche en 2001 avec MC 14/22 « Ceci est mon corps » et Helikopter.
En mai 2001, il crée Le Sacre du printemps, coproduction franco-allemande réunissant les danseurs du Ballet Preljocaj et ceux du Staatoper de Berlin, sur la célèbre partition d’Igor Stravinsky dirigée par Daniel Barenboïm. Il remonte Annonciation pour le Kungliga Baletten de Stockholm et pour le Ballet Gulbenkian de Lisbonne.
En 2002, le Ballet de la Scala de Milan reprend Annonciation et la ABC Dance Company de St Pölten en Autriche, Noces.
En 2003, il réalise le film Annonciation, inspiré de la pièce créée en 1995 et crée Near Life Experience sur la musique du groupe français de musique électronique Air.
En mars 2004, il crée Empty moves (part I) pour la Biennale nationale de danse du Val-de-Marne à Fontenay-sous-Bois.
En juin 2004, il crée « N » en collaboration avec Kurt Hentschläger et Ulf Langheinrich de Granular Synthesis, présenté au Festival Perspectives de Saarebruck, au Théâtre de l’Olivier à Istres et au Festival Montpellier Danse. Cette même année, le Ballet de Lorraine reprend La Stravaganza, le Nederlands Dans Theater reprend Noces, le Balé da Cidadé de Sao Paulo, Liqueurs de Chair et le Ballet d’Ankara, Le Spectre de la Rose.
En novembre 2004, Angelin Preljocaj reprend MC 14/22 et crée Le Songe de Médée pour le Ballet de l’Opéra national de Paris.
En 2005, il crée Les 4 saisons… avec la complicité de Fabrice Hyber sur la célèbre partition de Vivaldi. Le Ballet de La Scala de Milan reprend La Stravaganza.
En 2006, il reprend Noces, pièce majeure du répertoire créée en 1989 qu’il présente en deuxième partie d’Empty moves (part I), quatuor sur une création sonore de John Cage. La même année, il crée la chorégraphie de Grendel, Opéra d’Elliot Goldenthal, mis en scène par Julie Taymor pour l’Opéra de Los Angeles.
En octobre 2006, lors de l’inauguration du Pavillon Noir à Aix-en-Provence, il crée Fire Sketch en hommage à Paul Cézanne avec les danseurs du programme « D.A.N.C.E » sur la musique de Laurent Garnier. Il est promu Officier de l’Ordre du Mérite.
En 2007, il répond à l’invitation de Karlheinz Stockhausen et crée Eldorado (Sonntags Abschied) sur une partition inédite du compositeur. Il poursuit dans le même temps son travail sur la partition de John Cage et crée Empty moves (parts I & II) au festival Montpellier Danse.
Angelin Preljocaj crée un Haka avec ses danseuses, en hommage à la venue de l’équipe des All Blacks au Pavillon Noir à Aix-en-Provence dans le cadre de la Coupe du Monde de rugby. La Scala de Milan reprend Le Parc et le Ballet de l’Opéra national de Paris Le Songe de Médée. Le Sacre du printemps entre au répertoire du Ballet de Malmö (Suède).
En 2008, Angelin Preljocaj crée Blanche Neige, un grand ballet romantique et contemporain pour lequel il réunit les 26 danseurs de la compagnie sur les symphonies de Gustav Mahler. Les costumes sont signés Jean Paul Gaultier, les décors Thierry Leproust. La première a lieu le 25 septembre 2008 à la Biennale de la danse de Lyon.
Angelin Preljocaj participe au projet « Slow Dancing » de l’artiste David Michalek. La Stravaganza entre au répertoire du Ballet de Basel et Annonciation à celui du Cedar Lake-New York.
En 2009, il crée Le Funambule autour du texte de Jean Genet et reçoit le « Globe de Cristal » pour Blanche Neige dont il réalise le film de création qui sort en DVD chez MK2 en janvier 2010. Le Ballet de l’Opéra national de Paris reprend Le Parc et MC 14/22 (Ceci est mon corps), le New York City Ballet, La Stravaganza, le Staatsoper de Berlin, Blanche Neige.
En 2010, sur l’invitation de Brigitte Lefèvre, Angelin Preljocaj crée Siddharta pour l’Opéra national de Paris. L’Opéra de Bordeaux reprend Annonciation et le Royal Swedish Ballet de Stockholm reprend Noces.
En septembre 2010, il crée Suivront mille ans de calme avec les danseurs du Théâtre du Bolchoï et du Ballet Preljocaj, grand projet de coopération qui a vu le jour à Moscou dans le cadre de l’Année France-Russie.
En 2011, il signe, pour Air France, le film publicitaire L’Envol, reprenant un extrait du duo du Parc avec le danseur étoile français du New York City Ballet, Benjamin Millepied et Virginie Caussin, danseuse du Ballet Preljocaj. Le Parc entre au répertoire du Théâtre Mariinsky à St-Pétersbourg (Russie).
En 2012, il accepte l’invitation de Suresnes cités danse et crée, à l’occasion des 20 ans du festival, Royaume Uni, pièce pour quatre danseuses hip hop.
La même année, il crée Ce que jʼappelle oubli, pièce pour six danseurs et un comédien, d’après le livre éponyme de Laurent Mauvignier à la Biennale de la danse de Lyon.
Il reçoit le « Herald Angel Award » pour Helikopter / Eldorado (Sonntags Abschied) et Suivront mille ans de calme au Festival d’Edimbourg.
Le Spectre de la rose entre au répertoire de la Compania Nacional de Danza à Madrid (Espagne), Roméo et Juliette à celui du Ballet de Bâle (Suisse) et La Stravaganza au Ballet du Capitole à Toulouse.
En 2013, il crée Les Nuits au Grand Théâtre de Provence dans le cadre de Marseille-Provence 2013 – Capitale Européenne de la Culture, une pièce librement inspirée des contes des Mille et Une Nuits. Il s’associe avec Azzedine Alaïa pour les costumes, Natacha Atlas & Samy Bishai pour la musique et Constance Guisset pour la scénographie.
En septembre 2013, seize ans après la création de La Stravaganza, Angelin Preljocaj répond à une nouvelle invitation de Peter Martins, directeur artistique du New York City Ballet et crée Spectral Evidence pour la compagnie américaine.
En 2014, il poursuit son exploration de l’œuvre sonore de John Cage, Empty words, initiée dix ans plus tôt. En juin 2014, Empty moves (parts I, II & III) est présentée en ouverture du Festival Montpellier Danse.
Il reçoit le « Prix Samuel H. Scripps » de l’American Dance Festival pour l’ensemble de son œuvre.
En 2015, il réunit danseurs et comédiens sur scène, Retour à Berratham met en mouvement les mots de l’écrivain Laurent Mauvignier, présenté dans la Cour d’honneur du Palais des papes.
En 2016, Angelin Preljocaj emprunte une piste encore inexplorée dans son travail, celle des contes traditionnels d’Asie et révèle le pouvoir « surnaturel » de l’art pictural. La Fresque est présentée en septembre 2016, au Grand Théâtre de Provence, avec la collaboration artistique de Nicolas Godin pour la musique, Azzedine Alaïa pour les costumes, Constance Guisset pour les décors et vidéos et Éric Soyer pour les lumières.
La même année, il réalise avec Valérie Müller un premier long-métrage, Polina, danser sa vie, adapté de la bande-dessinée de Bastien Vivès. Le film sort en salle en novembre 2016.
En septembre 2017 au Pavillon Noir, il crée Still Life, pièce pour six danseurs inspirée des « Vanités » dans la peinture du XVIIème siècle.
En 2018, il crée Gravité autour des notions de poids, de vitesse et d’espace qui traversent sa recherche depuis ses débuts. La même année, sur une commande du Festival Diaghilev de St Peterbourg, il crée Ghost, une pièce courte en hommage à Marius Petipa.
En janvier 2019, à l’invitation de La Scala de Milan, il crée Winterreise pour les danseurs de La Scala et se plonge dans le romantisme de l’œuvre de Franz Schubert.
La pièce est reprise avec les danseurs du Ballet Preljocaj en juillet 2019 au Festival Montpellier Danse, édition au cours de laquelle il présente également Soul Kitchen, création avec des détenues du Centre pénitentiaire des Baumettes à Marseille, résultats de quatre mois d’ateliers menés au sein de la prison auprès de cinq femmes volontaires.
Le documentaire Danser sa peine réalisé par Valérie Müller voit le jour en 2019. Il livre un regard intime sur cette création en milieu carcéral. Le film est produit par Elephant, diffusé sur France télévisions puis présenté dans les festivals de documentaires. Il remporte le premier prix Fipadoc en 2020.
En avril 2019, Angelin Preljocaj est élu à l’Académie des Beaux-Arts au sein de la nouvelle section chorégraphie.
En octobre 2020, il crée Le Lac des cygnes, pour 26 danseurs, monument du répertoire, en replaçant l’histoire de la princesse-cygne au cœur des problématiques de notre temps. Le film de la création, réalisé au Théâtre National de Chaillot par Tommy Pascal est diffusé sur France Télévisions / Culturebox.
En 2021, son goût pour la philosophie l’emmène à imaginer pour huit danseurs, Deleuze / Hendrix, créée au Festival Montpellier danse. Une chorégraphie qu’il construit autour de la voix de Gilles Deleuze et des riffs sensuels de Jimi Hendrix.
En janvier 2022, dans le cadre de l’investiture de la France à la présidence de l’Union Européenne, le Ministère de la Culture lui confie la création d’une chorégraphie pour l’application numérique Danse Europe !, un projet participatif, ouvert à tous qui permet à chacun de s’approprier une danse par audio-guidance.
En février 2022, sur une commande du Grand Théâtre de Genève, il crée la chorégraphie et la mise en scène de l’opéra Atys de Lully.
En juillet 2022, il présente sa nouvelle création Mythologies pour les danseurs du Ballet Preljocaj et du Ballet de l’Opéra de Bordeaux sur une musique originale pour orchestre de Thomas Bangalter.
En février 2023 il crée Birthday Party pour des interprètes seniors au Théâtre National de Chaillot sur une commande de l’Aterballetto et Torpeur en juin 2023 au Festival Montpellier Danse. Sa dernière création Requiem(s) a été présentée au Grand Théâtre de Provence à Aix-en-Provence en mai 2024.
Le Ballet Preljocaj compte aujourd’hui 30 danseurs permanents et réalise en moyenne 120 dates par an dans le monde entier.